Concert « La cellière ».
Il y a une maison calme posée au sommet d’un mont, un abri, une cellière ; là repose le bon vin ; on y marine en sourdine une cuisine nouvelle, des saveurs de soleil couchant.
Dans la salle un Erard aux touches d’ivoire, couchée une contrebasse aux vernis sombres comme une eau noire et puis scintillants, par-ci par-là, une batterie avec ses cymbales, ses chromes ses reflets d’argent, des saxo, des flûtes à bec ou traversière.
On s’active doucement : c’est le temps des rencontres, des retrouvailles, des poignées de mains, des poitrines qu’on serre, des paroles anciennes. Est-il possible, depuis quand et pourtant sourires et nouvelles compositions.
Il faut s’accorder. La voix d’Anne perce le silence : ses nouveaux morceaux, ses amis musiciens, un quintette devenu sextette. Une Première ou plutôt une avant-première. Bientôt Grenoble et le festival…
La musique alors, la contrebasse d’abord. Un monologue ou une histoire. Une entrée en matière pour engager le poème, une discussion à deux, à trois, bien plus ensuite. Pépiements d’oiseaux deviennent vacarme. On tonitrue.
Au fur et à mesure, la conversation s’anime, devient-elle dispute, combat, guerre des instruments…Ou bien, s’agit-il d’une symphonie, une harmonie des contraires… On se répond, on se respecte ; on se défend mais on n’empiète pas !
Moments-clés-phares-éblouissements : les improvisations. Emportements du sax de Gaby Schenke, lamento douloureux de la clarinette basse de Jean-Pierre Sarzier. Mais que dire du batteur Erwan Bonin « épatant épaté », qui pince sa cithare, caresse sa caisse et sa cymbale, déchire l’air avec du papier froissé. Du piano, soutien constant et partant, se lâchant pour nous mener loin vers un monde inconnu.
Faut-il s’étonner alors de ce chant venu de quelques coins d’Afrique, langue Bushman ou Pygmée, sortie par effraction de la forêt équatoriale ? Musique-salutation, « bol cassé » peut-être mais jamais fracassé, Elle coule douce comme une fontaine nouvelle.
Un travail d’orfèvre, de la « Musique française », Madame !
Mauresk
Gaby schenke: sax
Patrice Hibon: piano
Jean Pierre Sarzier: clarinette basse plus clarinette bambou
Erwan Bonin: batterie
Jean Philippe Seunevel: voix
Anne Mahey : contrebasse
Quintette Anne Mahey + Un.
lundi 12 avril 2010
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