dimanche 29 mai 2011

L’ART DU XXYéme siècle est né…

L’ART DU XXYéme siècle est né…

Et personne ne s’en est rendu compte ! il porte des noms bizarres : Happening de Ste- Geneviève, F.H.S., Riralph ou pour d’autres RALPHAËL , LILI ou SANCHEZ , LEBELLE ou LABEL, Georgel ou Gorge Chaude, tout ça est à PARIS ou à LYYON, mais personne n’y fait gaffe, ni Pâques Ment, ni Pâques ment Pas parce qu’ils sont Dé passés, OUT les potes en engliche s’il vous plaît !

Pourtant il suffit d’ouvrir les MIRETTES. REGARDER ce qu’y s’passe quoi ! les NOUVELLES de Ste- Adresse y’a pas à s’turlupiner ! Un ciel d’ Enfer même MONEY NE L4A PAS VU !

Mais j’sais pas pourquoi j’m’escrime au fleuret s’iou plaît car y’a FLEUR dedans et la FLEUR ELLE DIT TOUT . Mais j’crois pas qui zi comprenne gran chose !

J’ai glissé un claquos dans l’pied et ça pue à frémir ! les harpions sont dégoupillés et à retardement qu’ils disent ! au moment où on s’y attend pas ça déchausse ! aussi c’est pas la peine d’attendre aux abris qu’ils disent !

ANTIATOMIC moi j’dirai plutôt ant-iMOUSTIC mais zy comprenne rein ! Le commandant mouchotte mais j’asticote et le temps qu’j’décalotte voilà t’y pas qu’Y dérouille la grenouille !

Le temps n’est plus aux escarmouches, la patrouille dérouille y z’ont pas BL (sans H) ( Ben Laden) ça fait plus populo ! Y l’ont foutu aux entrailles la mère qu’ils disent mais c’est du faux… un bon coup de gnôle pour rattraper çà sauf que les muslims ne voient pas comme çi comme ça.

J’suis au trimolo et vous pas trop ramolo ?

MAURESK

samedi 28 mai 2011

FOUS DU VOLANT

Fous du volant.

Aloïs ouvre les yeux comme des billes et tourne la tête à n’en plus finir. Ça siffle dans l’air autour de lui et sur le sable deux énergumènes s’agitent en tous sens. Ralph et Guillaume partis à la conquête ! Tirs de roquette, balles sifflantes de snipers, est-ce un jeu-vidéo ? Les coups pleuvent en rafales. Personne ne peut rien y voir. Ça va ça vient mais on ne sait d’où. Pas de pitié pour les fous de Bassan !

Ils sautent en l’air, font un écart arrière, un pas sur le côté puis plongent en avant comme s’ils allaient à la pêche au merlan. Avec leurs têtes de cormoran, leurs corps floutés par la prise de son, ils sont aux quatre cents coups repérant de loin le poisson-volant. Ballet russe, Merce Cunningham en aérobic, ils ressemblent à des hiéroglyphes qui marchent de profil. Ils montent en vrille, salto arrière, glissent le pied droit en homothétie.

La musique est dodécaphonique à dominance de « zip », parfois un flop, un drop, une danse des canards. Ils s’apostrophent d’un « à moi », « à toi », « à tue et à toit ». Ils se coiffent au poteau, réclament un soda et repartent au galop sur la piste aux étoiles. Il s’agit pas de louper le métro ! Et que j’te balance un volant dans les dents. Ah tu l’as voulu çui-là et ben prends çui-ci ! Pas le temps de faire cui-cui.

En eau, en buée, en sablés, usés, collés, à bout, le rictus saccadé par une respiration endiablée, le corps à 360°F, l’écume des sets dans les chaussettes, les pieds nickelés nique nique rage, happés de droite de gauche, au filet, emmêlant les rinceaux et les pinceaux, poussent la raquette à fond, le pied à la fois sur le frein et l’accélérateur.

Rattraper l’oiseau, le père siffleur, l’alouette sans cœur, le martinet qui, du plat fond en piqué, en vrille ou en planeur, hoquète, ramène son bout de fraise effeuillé, son bouton de rose, son bouchon emplumé. « Hourra ! » crient-ils en cœur, paraphrasant Archimède. Auraient-ils trouvé la lune qu’ils n’auraient pas poussé un cri aussi fou de basson.

Les bras en croix, sur le sable, encalminés, le soleil sous les prunelles, le volant planté sur le front : faut-il attendre des baisers ? Déjà se redresser et courir à tout va ! Les jambes lourdes, le corps rompu, les abdo en roc, la crampe sous l’estomac, les cuisses tendues, les pieds enflés, la partie ne fait que commencer. Et fouette cocher ! Les volants font un festival ; ils filent comme des éclairs, embrassent l’air, les plumes resserrées profilées comme des fusées Diamant.

Au compteur, le chronomètre arrêté, l’arbitre égrène les pertes. Mais déjà un engagement, deux smaches, 15-0 : ai-je bien entendu ? Etendre le bras à droite à gauche, reprendre la bête avant le carreau, « border-line ». Et c’est reparti ! elle vole la mouche, à tire-d’aile, jusqu’au zénith puis s’essouffle ou reprend son souffle, inverse la tendance, les flux, prend le vent, un peu de distance.

Quand un coup de vent la pousse devant ! Panique, traîtresse, elle est passée dans l’autre camp. Avoir la détente, la saisir, du dos, du plat, en encorbellement. La relancer douce mais liftée. Aïe ! le piège n’a pas fonctionné. Se retourne contre moi. L’autre que je vois à peine m’assène 40-0 . Le volant me siffle dans les oreilles, j’esquive, me retourne, pas-chassé, saut de poule, caquètement d’oie ; je la reprends par derrière, esquisse un pas de deux, les gros orteils en pointes. Je me précipite sans accélérer !

Dialectique du badminton ! Sauter en l’air, mettre un genou à terre, baiser le sol, étendre les bras devant derrière en haut en bas, remonter au filet, redescendre sur la ligne du fond, à gauche à droite ! Pendant ce temps-là le gars en face, il bouge pas. A la plage, partie de campagne, étend détend sans effort ni excès ! Qu’est-ce que c’est que ce bastringue ? Il renvoie le perdreau ! A tous les coups il gagne. Me voilà empalé !

Petit je croyais que le jeu du volant était un jeu de midinettes de jeunes filles en fleurs. De part et d’autre avec ou sans filet on s’envoyait des fleurs des papillons un objet de toute façon bizarre : un bouchon à plumes…je regardais tout ça en suçant mon pouce. Mais voilà qu’avec l’âge tout s’accélère ; le gentil volant devenu profusion circule à toute vitesse devant mes yeux médusés.

Exténuante la partie ! Terminée, on remballe les volants les raquettes. Tout le monde à la douche. La peau rougie, le sang fouetté ; tout ça finit dans la piscine pour nos fous de bassin.

Mauresk

DELPHES

DELPHES

Lors de mon dernier voyage en Grèce, j’avais deux obsessions : me rendre à Délos et à Delphes. Je ne sais pas pourquoi, mais il me semblait primordial, essentiel, de me rendre physiquement sur ces deux lieux mythiques que mes voyages précédents ne m’avaient pas permis d’aborder. En 1969, j’avais vu Délos de loin. C’était l’été, il faisait très chaud, une « tourista » avait attaqué quelques-uns d’entre nous et la surpopulation de Mykonos en cette saison nous avait conduits à fuir l’île.

A l’époque, Mykonos était le refuge balnéaire des « beatnik ». Derrière les moulins, vaquait une population qui sans s’en douter singeait sûrement les dieux et les déesses de l’Antiquité…J’étais enfant alors mais je me souviens de tous ces jeunes hommes et jeunes femmes dénudés et bronzés, plus beaux et belles les uns que les autres : bruns, blonds ou roux, aux longs cheveux et barbes tressés, bardés de colliers et de colifichets qui les paraient comme les prêtres et les prêtresses d’une version grecque ou latine.

Ils allaient souvent les pieds nus ou en sandales de lanières et leurs ongles scintillaient sur leur peau tannée comme des pierres précieuses ou des diamants. Venus de l’Europe entière mais surtout de l’Europe boréale, ils tranchaient avec la population autochtone, petite et noire, « calinissa », qui les logeait dans des masures peintes à la chaux quand ils ne dormaient pas sur la plage.

Le jour, presque nus, la nuit, vêtus de longues tuniques de coton blanc qui faisaient ressortir leurs faces d’Ulysse et scintiller leurs yeux de Niobé, nos kouroi et nos korai faisaient vibrer l’air azuréen d’un éclat qui rivalisait avec l’astre solaire. Une vapeur toujours accompagnait leurs corps allongés sur les rochers blanc immaculé ou longeant la côte outre-mer.

Etait-il nécessaire alors de prendre ces chaloupes surchargées pour aller jusqu’à Délos ? N’avais-je pas sous les yeux le véritable spectacle delphique : celui de la Jeunesse et de la Beauté, de la Lumière et de l’Amour ? Apollons en personnes, Artémis en songe. Ne disait-on pas qu’ « à Delos, il n’y a rien à voir » ? Quelques pierres que des archéologues inventifs transformaient en Temple, en berceau où Latone aurait déposé ses jumeaux.

De toute manière, Zéphyr ne nous laissa pas le choix ; transformé en Melten, nous vîmes les embarcations chavirer au sens figuré et leurs passagers penchés au bastingage défigurés. Délos noyé par la mer démontée se fit mirage, île flottante, conforme au mythe.

En 1975, lors d’un retour de Turquie, nous vîmes les Cyclades de loin ; nulle préoccupation apollonienne alors. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être, simplement parce que nous avions l’âge d’Apollon. Artémis m’accompagnait. Notre bateau pourtant n’était pas tiré par des Cygnes. Mais les chevaux-vapeur de notre Ferry, le transformait en char survolant les eaux et nous profitions de la chaleur et la langueur estivale sur le pont du navire. L’âge adulte, la fin d’une époque que nous ne percevions pas encore. Nos teints halés, nos yeux pas encore totalement décillés ne nous permettaient pas comme l’enfant ou l’homme mûr de percevoir la réalité du moment et de rêver quelque-chose que nous croyions vivre.

En 2003, voir Délos était de l’ordre de l’urgence. Un jeu de quitte ou double. Aurais-je encore l’occasion de voir Athènes ? Nous prîmes le Ferry au Pirée en plein hiver. Le Melten encore une fois c’était mis de la partie. Lorsqu’après la nuit de la tempête, nous découvrîmes les îles, quel enchantement ! Tous les sommets étaient couverts d’une pellicule blanche. A Mykonos, le froid se glissait entre les ruelles ; les pélicans pelotonnés les uns contre les autres sur la plage cherchaient un peu de chaleur. La foule des estivants avait laissé place à des centaines de chats malingres abandonnés de l’été. Nulle chaloupe pour Délos. Sans touristes, point de tourisme…Encore une fois je ne verrai que l’ombre d’une île dans un détroit. C’est l’image que j’en retins et que j’esquissais sur mon billet d’avion avant d’en retracer le contour vague sur un tableau marin. Délos resterait à jamais un lieu imaginaire.

Il restait Delphes. Le Sanctuaire. L’Autre Lieu apollonien. Là, plus aucun obstacle ne pourrait nous arrêter. Les fois précédentes, il faisait chaud, trop chaud. Nous étions désargentés. Hippy sans le sou. Ne voyageant qu’en « stop » ou en transports en commun. Sans être des Yuppies, nous avions loué une voiture pour la semaine et traverser la Grèce n’était en hiver qu’un jeu d’enfants. Aussi, dès notre arrivée au Pirée, nous fonçâmes vers Delphes ou plutôt le village voisin, « Delphes déplacé » au XIXème siècle pour fouiller la cité sacrée, pour y passer la nuit.

Temps sec, ciel lavé, vent froid, l’eau gelait dans les trous d’eau. Delphes par -1 ou -2°C. Les nuits sont froides en Grèce dans les hôtels non chauffés. Les jours aussi. Et pourtant, je ne ressentais rien de tel. Tout m’enchantait. Me remémorant Nietzsche, et la Naissance de la Tragédie, essayant de comprendre cette fascination qui pendant des siècles avait pu réunir les Grecs autour de ce sanctuaire. Est-il vrai que les Grecs ne croyaient pas en leurs Dieux ?

Qui était donc cet Apollon ? Transporté jusqu’à nos jours sur tous les Belvédères ? Pourquoi ce besoin du Beau ? Beauté des corps certes, mais aussi beauté de l’esprit. Apollon, le « Sans Nombre » dont la devise était « Connais-toi toi-même ». Apollon, Dieu de la Lumière, de l’Amour, de la Médecine. Dont le sanctuaire était voué aux jeux pythiques, à la divination de la Pythie. Le dieu de l’ambiguïté et donc des Arts. Comme tout sanctuaire, une source sacrée y naissait. Eau symbole, eau mémorielle, eau purificatrice.

Pour honorer le Dieu, c’est nu que je courus un stade. Héros grec. La nudité accompagne tous les moments sacrés.

MAURESK