vendredi 15 novembre 2013



Elektra
« Agamemnon !  Agamemnon ! » s’écrie Elektra, couchée sur la tombe de son père.  Entourée des pleureuses, elle chante sa complainte. 

Le trou, la fente par où tout sort et tout rentre. Voilà le seul décor de l’opéra de Hugo von Hofmannstahl. Et puis les traces dans le sable roux du désert : des pieds nus, des pas.

De son corps, Elektra épouse Agamemnon : le père mythique. Le fait chercher au fond de ce caveau profond. L’embrasse, le porte tel un crucifié. Décrit sa mort  dans son bain : un bain de sang, du sang du sacrifié. 

Elektra appelle, remue ciel et terre, torride, torrent impétueux. Il faut venger ce père assassiné.
Trouver Orest. Ne lui fait-on pas croire qu’il est décédé ? Piétiné par ses chevaux ? Tuer le tyran Aegisth. Immoler la marâtre Klytämnestr.

Les voix de femmes dominent la musique de Richard Strauss. Au-dessus des basses, des violons et des vents, au-dessus des timbales et des cymbales, des caisses sourdes et fortes. 

La lutte des volontés : la fille, la sœur, la mère. Elles résonnent dans le désert. 

Et portant le coup fatal : le père, l’amant, le frère. Ils passent ou ils trépassent.                      
                                                                                                                                           Mauresk.
                                                                 

lundi 4 novembre 2013

L’homme à l’épine.

F.H.S. 2013

Bien connu « le tireur d’épine », des Grecs, des Romains d’abord puis des hommes de la Renaissance. Papes et rois s’arrachèrent le bronze du Capitole du 1er siècle, retrouvé lors de fouilles romaines. François 1er ne put en conserver qu’une copie que l’on voit dans la Galerie de la chasse à Fontainebleau au côté du Laocoon, une copie aussi et qui avec le Centaure, et le Torse du Belvédère constituent l’archétype de la sculpture antique qui revivifie la sculpture moderne.

Brunelleschi comme Ghiberti s’en inspirent dans leur représentation du sacrifice d’Isaac pour la Porte du Baptistère de St-Jean à Florence. L’un pour reprendre la thématique du tireur d’épine, Abraham se retire une épine dans le projet de Brunelleschi tandis que dans celui de Ghiberti, il se rafraîchit les pieds.

Faut-il mieux les rafraîchir ou retirer l’épine ? Il semble que cela soit une question de sensibilité. Et les fabricants de Laine, commanditaires de la fameuse porte, ont choisi le frais. Il est vrai qu’enlever l’épine quand elle est bien enfoncée, est une torture et pas toujours une délivrance. Sauf à la fin.

Au Louvre, on peut voir en ce moment tout ça, et notamment une version du tireur d’épine du 1er siècle en marbre du musée de Modène. C’est à y perdre son latin, car la sculpture authentique du Capitole est aussi du 1er siècle. Il faudrait des minutes notariées pour savoir quelle est l’originale et quelle est la copie.

Mais l’art de la copie n’est pas d’aujourd’hui. Le faux est monnaie courante depuis la plus haute antiquité voire depuis le néolithique. On copie les Maîtres, toujours dans le fol espoir de s’approprier leur savoir ou leur notoriété quand ce n’est pas leur bien.

Et les copies du Tireur d’épine se multiplient quand les rois s’en entichent. Tout le monde veut la sienne. Carpeaux au XIXème siècle fut un original : il préféra réaliser « une tireuse » d’épine » qu’on voyait, un temps, à l’entrée du musée Jacquemart-André. Question de sensibilité sans doute : la femme devenant le centre de la préoccupation dix-neuviémiste rococoïsante.

Tandis que début XXIème, F.H.S. nous propose un spécimen nouveau. Un homme à l’épine (2013) (Galerie du Montparnasse jusqu’au 29 octobre 2013) sans surface charnelle, non pas un écorché mais un personnage translucide en matériaux frustres, un grillage à poules et un papier plastique brillant d’emballage, qui peut renvoyer à la problématique freudienne qui nous domine depuis plus d’un siècle de l’introspection et à l’humanisme de la Renaissance « qu’est-ce que l’homme » ? dans un style décadent post-moderne de la récupération de tout : l’art, les détritus, le déchet, l’histoire, les idées, la philosophie, le tout avec un calibrage millimétré comme seules l’anthropométrie ou la zoométrie l’autorisent. Mauresk.

dimanche 3 novembre 2013

JACQUES OU JACOB
Je n'aime pas la peinture hollandaise...

OK de Rembrandt à van Gogh on ne peut pas tout jeter...mais on ne me fera pas croire qu'ILS (les peintres HOLLANDAIS) savent battre les blancs en neige.
Non, c'est de la peinture bourge et les bougres veules nous faire croire en un autre sens de leur décence...Moi ça me descend !

Alors parlons de Jordaens ! Gouleyants qu'ils disent! Est-ce possible quand on est buveur de bière ? Ils ne savent faire que des œufs durs ces Jacob, ces Frères Jacques. On dirait du OU DES Breughel en plan américain.

Alors évidemment ce qui séduit c'est que ça déménage ! Moi, je vous dis qu'en apparence ! Ça bouge ça se tortille ça pantagruélise mais nos Gargantuas hollandais manquent de panse ou de pensée. La fleur (j'entends), au fusil, au coin de la bouche avec les dents en touches de piano...

Un peu Fanfan la Tulipe, on a envie de prendre le pied à coulisse pour lui montrer ce qui ne va pas ce côté attrape-touriste, la Tour Eiffel en prime, lui apprendre la perspective, le point de fuite et le rétrécissement avec un peu de blanc pour éviter le côté blanc-bec de la peinture baroco.    
Un second couteau qu'on veut nous faire prendre pour un Pirandello ! Ça tangue et les flonflons du bal musette plaisent au populo. Alors pourquoi dire non puisque tout le monde dit oui.

                                                                                                                                                             Mauresk.