Elektra
« Agamemnon !
Agamemnon ! » s’écrie Elektra,
couchée sur la tombe de son père.
Entourée des pleureuses, elle chante sa complainte.
Le trou, la fente par où tout sort et tout rentre. Voilà le
seul décor de l’opéra de Hugo von Hofmannstahl. Et puis les traces dans le
sable roux du désert : des pieds nus, des pas.
De son corps, Elektra
épouse Agamemnon : le père
mythique. Le fait chercher au fond de ce caveau profond. L’embrasse, le porte
tel un crucifié. Décrit sa mort dans son
bain : un bain de sang, du sang du sacrifié.
Elektra appelle,
remue ciel et terre, torride, torrent impétueux. Il faut venger ce père
assassiné.
Trouver Orest. Ne
lui fait-on pas croire qu’il est décédé ? Piétiné par ses chevaux ? Tuer
le tyran Aegisth. Immoler la marâtre Klytämnestr.
Les voix de femmes dominent la musique de Richard Strauss.
Au-dessus des basses, des violons et des vents, au-dessus des timbales et des
cymbales, des caisses sourdes et fortes.
La lutte des volontés : la fille, la sœur, la mère.
Elles résonnent dans le désert.
Et portant le coup fatal : le père, l’amant, le frère.
Ils passent ou ils trépassent.
Mauresk.
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