vendredi 15 novembre 2013



Elektra
« Agamemnon !  Agamemnon ! » s’écrie Elektra, couchée sur la tombe de son père.  Entourée des pleureuses, elle chante sa complainte. 

Le trou, la fente par où tout sort et tout rentre. Voilà le seul décor de l’opéra de Hugo von Hofmannstahl. Et puis les traces dans le sable roux du désert : des pieds nus, des pas.

De son corps, Elektra épouse Agamemnon : le père mythique. Le fait chercher au fond de ce caveau profond. L’embrasse, le porte tel un crucifié. Décrit sa mort  dans son bain : un bain de sang, du sang du sacrifié. 

Elektra appelle, remue ciel et terre, torride, torrent impétueux. Il faut venger ce père assassiné.
Trouver Orest. Ne lui fait-on pas croire qu’il est décédé ? Piétiné par ses chevaux ? Tuer le tyran Aegisth. Immoler la marâtre Klytämnestr.

Les voix de femmes dominent la musique de Richard Strauss. Au-dessus des basses, des violons et des vents, au-dessus des timbales et des cymbales, des caisses sourdes et fortes. 

La lutte des volontés : la fille, la sœur, la mère. Elles résonnent dans le désert. 

Et portant le coup fatal : le père, l’amant, le frère. Ils passent ou ils trépassent.                      
                                                                                                                                           Mauresk.
                                                                 

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