Kaboom
Entre mythes et fantasmes, avec Kaboom Gregg Ariki nous balade dans le monde, rêvé par lui, de l’adolescence. Aux Etats-Unis, le campus est l’espace emblématique de tous les apprentissages d’une jeunesse débordée par sa sensualité, ses désirs, ses fantasmes.
Et Gregg Ariki pousse au bout cette machinerie grâce à toutes les techniques mises à sa disposition par la société.
Smith, est l’archétype de l’individu à peine sorti de l’enfance, qui en 2010 est à la congruence de tout un ensemble de réseaux qu’il maîtrise plus ou moins bien.
Onirique, le film l’est en plaçant au cœur de l’intrigue la sexualité et la difficulté rencontrée par Smith pour assumer ses fantasmes et aller au bout de ses désirs. La sexualité n’est plus taboue dans la génération estudiantine américaine semble nous dire G. Ariki, et Smith peut faire valoir l’ambivalence de ses désirs.
Attraction pour le corps viril de son colocataire hétéro-Thor mais, aussi proie des désirs voraces des rencontres fortuites que lui propose la rude vie du campus : la belle London qui adore les gays, un inconnu qui se jette sur Smith la première fois qu’il fait l’expérience d’une plage nudiste.
La dé-réalité de la situation est renforcée par l’absorption de « space cake », qui comme le L.S.D dans les années 70, transporte notre fragile adolescent dans un monde à la Lewis Carol où il affronte de façon quasi-paranoïaque des forces maléfiques, des hommes de main d’une association criminelle qui portent des masques d’animaux, une secte dont il apprend qu’elle est dirigée par son père et qui veut provoquer la fin du monde…
Bien évidemment, tout ceci est amplifié par la rapidité des connections du monde moderne : l’information circule à la vitesse du haut débit et des échanges par téléphones portables. Si bien qu’aucun secret d’ordre social ou sexuel ne dépasse le quart de seconde, et les personnages sont pris dans un tourbillon de situations plus rocambolesques les unes que les autres dans la recherche de la satisfaction de tous leurs désirs d’ordre moral (secourir), religieux (assumer son destin), pervers ( mettre sous influence), sexuel (homo-, hétéro-,bi-, triolisme…)
La chromo du film comme sa chrono lui donne une touche psychédélique qui en dépit de sa modernité nous fait pencher dans un mythe rétro des années 70. Tout est flou, fluo et fou jusqu’à l’explosion thermonucléaire finale. Mauresk
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