mardi 25 octobre 2011

"la somme des hypothèses" dit Léa

« La somme des hypothèses » dit Léa.
De loin, une tache claire illuminée par le soleil. Derrière, l’arc de triomphe du Carrousel, le Pavillon de Flore, à gauche la Pyramide du Louvre. Du jardin des Tuileries, on dirait le Soleil qui se serait posé par terre.
Un rappel du roi du même nom ? Ou un flocon de neige, une rose des vents ou des sables, un grain de poussière…Géant, le virus du Sida.
Et pourtant, tout ça n’est fait qu’avec des planches brisées, une sorte de récup : faire du beau avec du laid, rechercher toujours l’inverse.
Toute œuvre, tout art n’est-il synthèse, du passé, du présent, du mobile et de l’immobile, du chaud, du froid, de l’Idée ou des idées. Être conceptuel sans l’être, suggérer, réminiscence pour tous, le collectif et pour chacun, l’individu.
Pour mettre au point la Somme des Hypothèses, Vincent Mauger est confronté au calcul mathématique, à la physique des matériaux, la résistance au vent, la masse, le poids, l’attraction terrestre…et dans le domaine philosophique l’attraction universelle, l’Un, mais aussi le souci de l’autre.
Implosion ou explosion, une boule éclatée, déchiquetée, les rayons partent de tous côtés, décorent le ciel, s’enfoncent dans la terre. Au centre, ils forment nœud, tiennent ensemble, liés ou plutôt vissés dans des équerres d’acier.
Car, une sculpture, il faut que ça tienne. L’association de l’ingénieur et du plasticien vise à concilier les contraires : l’attention et l’intention, la solidité et la légèreté, le calcul et le hasard, le Yin et le Yang …
Léa est là. La médiatrice de la Fiac répond à nos questions. Pourquoi la Somme des Hypothèses ? Elle nous dit tout ça. Que Vincent Mauger part d’une idée qui lui est propre, qui surgit de son inconscient, une madeleine, un ruban violet, une odeur, un souffle.
Qu’il a besoin d’aide, des autres pour accomplir sa tache, leurs compétences, leur appétence. Mais son travail n’est pas un concept. Vincent Mauger n’a pas d’ambition intellectuelle. Il est d’abord un plasticien. Il combine des matériaux, utilise des techniques. Il se fait charpentier, ébéniste, utilise des matériaux à recycler. Ici des planches brisées.
En revanche, ce qu’il crée doit toucher tout le monde. Chacun doit pouvoir y voir ce qu’il veut, l’interpréter à sa façon. Aussi, peu importe : est-ce un soleil, un flocon de neige, une rose des sables ou des vents, le virus du Sida…
Je fais une hypothèse : et si c’était Léa ? Mauresk

La somme des hypothèses, sculpture de Vincent Mauger, FIAC 2011, Jardin des Tuileries.

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