dimanche 23 décembre 2012

desh

DESH
Pourquoi ai-je pleuré à l'issue de ce spectacle si peu dansé? Qu'est-ce qui dansait? Un homme? Un être? Un esprit?
Des choses peut-être! Comme ces rideaux pulsés par le geste du danseur et tournent comme des Derviches sur toute la hauteur de la scène. Des âmes, des cœurs, des palpitations...de se savoir si loin à l'autre bout du monde.
Irréconciliables à jamais, le père, le fils mais sont-ils faits pour se concilier? Le père n'est pas le fils mais le fils est bien du père.
Alors, la terre (DESH en bengali) : "viendras-tu la voir? Maintenant qu'elle est bien à nous!"
Akram préfère danser, descendre d'une chaise géante, s'asseoir sur celle de "petit ours".
Ne sommes-nous pas tous des petits ours?
Le téléphone, l'i-phone tout est fait pour communiquer.
Mais la communication ne passe pas.
                                                                               Mauresk.

mercredi 19 décembre 2012

Dali : le genre humain.



DALI : LE GENRE HUMAIN
Je ne l’attendais pas sur ce terrain-là et pourtant une fois dit, c’est évident : c’est la question du « genre » que pose l’exposition DALI à Beaubourg. Et c’est certainement ce qui en fait la modernité et l’actualité.
Sans arrêt, revient le thème de l’homme et de la femme, de leurs interactions, mais aussi de leur vie , chacun à part.
Et pour ce qui concerne Dali, ce qu’il voit et pense des femmes, comment il se situe par rapport à elles et vis-à-vis de sa sexualité.
La méthode « paranoïa-critique » prend tout son sens ici, mais la problématique du « genre »m’a été soufflée par le dessin intitulé « Paul et Gala », 1931 : Gala nue fait des fellations avec un plaisir non dissimulé à son mari le poète Paul Eluard. Or Dali est tombé « fou amoureux » de Gala lors de leur première rencontre à Figueras en 1929.
 Cette relation à trois m’a interrogé sur la sexualité de Dali : « impuissant » dit-on, comme tous les paranoïaques ? Comme Hitler qu’il dessine se masturbant ? D’autant que, presqu’en face de ce dessin, est exposé un portrait de Gala intitulé « monument impérial à la femme-enfant » peint en 1929 ! Qu’est-ce qu’une femme-enfant : une « Vierge » ?
Femme ou mère ? vierge et impuissant donc …comme tout son art obsessionnel du « genre » le montrerait. Sa femme « fatale » pour les uns, « enfant » pour lui est une « Gala en Léda », mère de deux couples de jumeaux, Castor et Pollux et Hélène et Clytemnestre a conduit Zeus à se transformer en Cygne. Est-ce un chant ? Un repère dans le monde déréalisé, sur-réalisé ?
 Lorsqu’il offre le château de Pubol (Gerone) à Gala, un contrat est établi entre eux selon lequel, il ne pourra l’y rejoindre que sur « autorisation écrite de la main de Gala » apprend-on ? Cette Gala, qu’il appelle « Gravida » en référence à Freud, est celle qui peut seule effectuer sa cure psychologique. Son thérapeute donc !
Dali, Don Quichote de la Peinture tourne sur lui-même, et n’est-ce pas lui les « montres molles », ce Narcisse qui tourne le dos à la Bacchanale pour se mirer dans un miroir ? Nouveau Léonard, « touche-à-tout », ingénieur de l’ère d’Hiroshima où tout est dé-nucléé, comme ses tableaux et pourquoi pas la relation homme-femme où les rôles seraient inversés, où l’actif est le passif, la femme portant les clés et le peintre un rêveur Vélasquez, Millet, Le Nain, Watteau…
et jamais un Picasso, qui avec sa longue cuiller ne conquiert que l’Enfer…
Aussi, le Dali extravaguant et psalmodiant un discours en boucle prend lui-même ici la figure de l’enfant, un enfant à la recherche d’une mère idéelle, une mère –enfant qui veut un monde sans violence, qui accepte l’autre, le différent, l’homosexuel, l’impuissant…
Quand Breton, Picasso se font sourds et cyniques, Dali cherche un Dieu sans sang, sans stigmates, sans mortifications, un corps beau comme la nature belle comme la plage de Cadaquès…                                                         Mauresk.

jeudi 13 décembre 2012

CHINATOWN



CHINATOWN de roman polanski

Drame dans le confort bourgeois de la société américaine des années trente. Personne n’échappe à son destin et surtout pas les héros de Chinatown. Nous n’avons que des rôles à jouer nous dit le cinéaste et lorsque nous brusquons les choses, tout nous échappe ou nous revient en boomerang dans la figure. 

Est-ce du Pirandello ? Des personnages en quête d’auteur où chacun cherche sa vérité ? La beauté et l’horreur, le thriller et la romance, nous cherchons un coupable mais de quoi, de quel crime ? 

Tous ces personnages ont une histoire et chacun s’emmêle dans ses secrets…il n’y a rien de sucré dans cette société avide de dollars où l’eau est un pactole, le sexe un exutoire. Le drame tourne en boucle comme des nouvelles d’un journal télévisé. 

Où les innocents sont exécutés !                                                                                                                  Mauresk.  

lundi 3 décembre 2012

Rengaine



Rengaine
« une chanson douce… » une « douce France », un couple enlacé sur la piste de danse au son des violons un pas de tango du rap à gogo lac de Cygnes Roméo
Des Temps modernes la rengaine des ghettos des bas-fonds ou plutôt des banlieues cités-dortoirs vingtième Paris populaire Roméo est Renoi Juliette Rebeuh et tout bascule lames de couteaux les yeux lancent des flèches chacun bredouille son catéchisme ses archaïsmes ce qu’on croit qu’ils sont
Valeurs honneur accord de la famille toujours la même histoire et l’amour alors les Montaigu les Capulet s’appellent Dorsy Selim Sabrina Ahmed Samia 
Veiller le clan Grand Frère l’aîné des quarante frères veiller le clan la tribu faire connaître la Loi rôder intimider acculer comment rendre impossible ce qui est désiré
Mettre le désir en équation le contrôler et trouver une solution le laisser voguer ou l’empêcher préférer la mort des amants l’empoisonnement ou reprendre la danse à la note suspendue
Chacun oscille navigue à vue « tu finiras mal mon frère » chacun son destin nous dit la chanson 

                                                                                                                                                  Mauresk

mardi 20 novembre 2012

LE CARROSSE D'OR



LE CARROSSE D’OR de Jean Renoir                                                               BAROQUE :
l’usage de l’anglais pour un film si français ! Le carrosse est d’or et sa facture de la plus belle tenue, « les ressorts en sont d’acier anglais » mais que dire de sa marquèterie, de ses soieries de ses ornements si ce n’est qu’ils sont baroques !
Comme l’est le vice-roi les pieds dans le baquet, le gros orteil retourné étalant son flegme devant une cour la langue pendante devant son carrosse arrivé d’Europe.
Pourquoi un carrosse ? Pour asseoir le pouvoir, SON SYMBOLE. L’or embarrasse, embrase les relations humaines, met le feu aux poudres dans la société civile comme dans ses relations avec les indigènes.
Successions de tableaux, de peintures, le film se fait léger même dans ses moments les plus dramatiques. L’or est un piège, l’amour aussi : comment en sortir ? Mauresk.

vendredi 9 novembre 2012

LA CONTRADICTION BADINTER



La contradiction BADINTER. 

Sur France Inter, une journée FREUD, et en prime time Élisabeth Roudinesco et Élisabeth Badinter, les deux égéries du psychanalyste aujourd’hui. 

« La femme et la psychanalyse » est le sujet de l’interview, peut-être plus précisément « Freud et les femmes » : un sujet qui fâche… les féministes. 

Pour Freud, la femme est, nous dit Élisabeth Badinter, « le continent noir, une malédiction biologique dont la sexualité est caractérisée par l’infériorité ». Pourquoi ? Du fait de l’absence de pénis. Ce que toutes les petites filles constatent dans l’enfance et qui constitue leur problématique : « pourquoi ? »

« Pourquoi ne pas avoir un machin comme ça ? » Ceci expliquerait la position passive naturelle et ou culturelle, la modestie de la femme…

Cependant Freud n’a rien d’un misogyne, bien au contraire, il était entouré de femmes et d’ailleurs il laisse aux femmes le soin d’éclairer la situation de la femme. Il leur est extérieur mais en même temps, de son temps, les femmes de son entourage étaient d’accord avec sa thèse… 

C’est le, les féminismes qui ont conduit à revisiter cette thèse : alors universalisme ou historicité de la psychanalyse ? Et il est vrai que les psychanalystes femmes ont revalorisé le clitoris « qui n’a rien de pathologique… » Ainsi de Marie Bonaparte, ce qui a pu conduire à la promotion de femmes viriles, revendicatrices etc.

Ce statut de la femme conduit cependant Freud à expliquer que les femmes aient moins le sentiment de justice, moins la capacité de sublimer…les femmes auraient beaucoup de mal à sortir de l’Œdipe du fait d’un surmoi fragile et de la difficulté dans laquelle elles se trouvent de passer de la mère au père. 

A ce point nodal de l’interview, Elisabeth Badinter, indique la nécessité de replacer le point de vue de Freud dans l’environnement : de la femme ?historique ? sociologique ? introduisant d’un seul coup un relativisme de la théorie freudienne…

Car, pour Freud, « il y aurait un éternel féminin culturel »…

Les féministes ne sont pas d’accord sur ce point : ainsi, le tout premier stade est-il féminin ou masculin ? Le premier objet d’amour n’est-il pas la femme ? Pirouette de Badinter pour faire croire que le pas serait plus facile à franchir pour les femmes que pour les hommes : c’est la contradiction Badinter. 

Mais c’est justement cet amour féminin premier, de la mère pour l’enfant,  qui constitue un « avantage » pour les hommes, en raccourcissant le parcours…

Cependant Freud ces dernières années a été récupéré par le féminisme réactionnaire,nous dit Élisabeth Badinter notamment à travers la doctrine du CARE. Le rôle passif des femmes faciliterait leur capacité à prendre soin de l’autre. La femme selon ce courant du féminisme, serait plus proche de l’individu et dans sa version biologisante expliquerait les vertus féminines d’attention à l’autre…Les femmes seraient ainsi faites pour être mères…

Pour Élisabeth Badinter ce discours est une RÉGRESSION qui conduit à une vision masochiste et narcissique de la femme qui cautionne toutes les douleurs du parcours de la femme : les règles, l’accouchement ; son masochisme serait la traduction de sa bonne nature.

Il faut revenir à la thèse freudienne de la bisexualité humaine, dans ses trois dimensions anatomique, hormonale, psychologique. 

Faut-il dans ces conditions et en suivant les thèses du gender (genre)de Judith Butler: dissocier le sexe de l’identité ? 

Pour Élisabeth Badinter, Judith Butler « rebat les cartes » mais elle n’y croit pas pour sa part. Le problème est plutôt celui du « SENTIMENT IDENTITÉ ». 

Il faut donc laisser aux enfants le temps de la différenciation de la sexualité, pour apprendre à savoir ce qu’on est…Car l’adulte accompli est celui qui est capable de retrouver sa part féminine ou masculine : accepter sa bisexualité sans avoir peur.  

Les enseignants en France sont-ils conscients de ces enjeux ? Oui incontestablement, même si ce n’est pas leur rôle d’être des analystes…

Sommes-nous tous des héritiers de Freud ? Oui, mais un grand remaniement théorique doit se produire pour intégrer le féminisme, l’homoparentalité, les nouvelles problématiques de l’enfance …

Mauresk.