vendredi 30 mars 2012

Helmut Newton : sont -elles humaines?

Helmut Newton : sont-elles humaines ?

Des femmes peintes ou plutôt photographiées en pied. Masques de femmes ! Mon lapsus du début le dit : plus peintes que photographiées.

Fiction de la femme proposée par H.N ! S’y reconnaissent-elles ? Oui.
Je pose la question à une d’entre elles. Et, elle n’hésite pas une seconde : « oui, je les trouve belles ».

Une fiction ! De la photographie ! Et donc, on peut y aller, transiger avec tout et faire semblant de briser les tabous.

Mais où est le sentiment, l’émotion, l’érotisme, l’attirance ?

Tout est PLASTIQUE, et loin de nous, de moi. La chaussure, le rouge à lèvres, les poses, les chiens, il n’y a pas de fantasmes chez Newton.

Pas de révolution copernicienne. Seulement de la photo de mode, et ses photos le disent aussi. Ses mannequins n’ont pas de nom. Juste une ligne de mode : « linea italiana ».

De l’ART ? Non ! De la photo à tirage pour l’industrie de la communication et des media.
Pourquoi ne pas l’avoir inséré dans l’expo d’à côté : « Paris Art, Art Fair » que j’appellerais plus honnêtement : « Paris Artfair ».
Mauresk.

La Sainte Anne et la Vierge aux Rochers.

C’est au bord du précipice que Vinci peint ses Vierges. Au sommet d’une montagne dans la Sainte Anne sur fond de chaîne montagneuse. Devant un rocher aux dimensions écrasantes avec une échappée vers le lointain dans la Vierge aux Rochers.

Nos femmes retiennent leurs enfants. Veillent sur eux comme sur la prunelle de leurs yeux. Montrent une humanité faite de douceur, de patience et d’attention.

Point d’hommes dans cet univers. L’ange est-il un homme ?

Mais le danger guette quand même. Tout est fragile. Tout risque de basculer. D’être blackboulé par des forces imprévues, plus telluriques que sociales.

Judicieusement rapprochées dans l’exposition du Louvre, ces deux merveilles éclatent au milieu de toutes les copies de l’Atelier ou des époques postérieures.

Le Maître est écrasant de finesse, de nuances, d’intelligence des couleurs du décor et du dessin.
Pourquoi choisir la montagne ? Pourquoi mettre les femmes en encorbellement ? La maternité n’est-elle qu’abîme ? Vinci nous interroge.

Mais, ça parle, ça émeut, ça enthousiasme. Mauresk.

dimanche 18 mars 2012

Matisse Tout Eclaircir

Matisse : tout éclaircir.

Pourquoi ainsi et pas autrement ? Que se passe-t-il quand je peins ? Est-ce ainsi qu’il faut faire ou comme ça ? Matisse essaie les formes, les couleurs, les aplats, les collages. Il fait et refait : une fois, deux fois, trois fois.

Toujours remettre l’ouvrage sur l’établi. Faire des séries pour voir ce qu’il se passe. En moi, quand je prends le crayon et que je teste cette couleur.

Mais n’est-ce qu’une question de forme ? N’est-ce qu’une question de couleur ? De pâte ? De papier ? De toile ? De quoi ?

Je vois, je sens, je suis. Quand je peins, je teste pour savoir jusqu’où je peux aller. Et puis tout étonné : c’est donc ça qui devait sortir.

La situation m’étouffe. Alors sortons de ce cercle infernal. Ouvrons la fenêtre, une porte de sortie. La peinture ne peut être seulement un éteignoir, un étouffoir. Un violon posé sur une chaise ou un violoniste qui joue fenêtre ouverte.

Qui que sont ces Marguerites ? Des Tournesols ? Des Iris ? Des Camélias ? Des Roses ? Ou Marguerite et Marguerite ? La Vraie et la Rêvée ?

Les couleurs sont des symboles et pour Matisse, le rouge c’est le Vide tandis que le jaune c’est l’Angoisse : le Verre à moitié plein ou à moitié vide, la Femme un Pot de Fleurs ?

Aussi, vite dans l’angle mort, coincer un tableau dans le tableau, une image folle dans un esprit fou, un rappel qu’il y a toujours une porte de sortie.

Faut-il donc préférer les Natures Mortes ? Tous ces fruits si gais, si tendre s, si frais ? Que sont-ils trépas, enfer, damnation ?

Aîe, aîe, aîe et s’il fallait revoir tout son Matisse. Recomposer toute la grammaire. Trouver un nouveau vocabulaire.

Me voilà décomposé. Bientôt putride, sentant la mort. Mauresk.

Centre Georges Pompidou jusqu’en juillet.

dimanche 4 mars 2012

A risques ou à rixes ?

A risque ou à rixes ?

Elle est là emmitouflée. Son bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles. Un manteau enveloppant cachant ses formes. Dame pipi ou concierge, "Nulla Donna", gardant sa grotte, son antre, sa vérité sans doute.

Seules les ombres disent qu'il y a un autre sens à cet art trash, violent, sans concession. Des araignées prises dans l'étau de leurs filets, des faces venues d'outre-tombe, les spectres d'un Enfer que Dante n'imagina pas.

On circule dans le Couvent des Cordeliers comme dans un prétoire où chaque toile est un Avocat Général qui vous apostrophe, se fait accusateur : "Ah ! LE SOLEIL BRILLE SUR LE BOUL'MICH!"
"Regardez-vous en vous. Toutes ces noirceurs, cette tuyauterie immonde, cette vésicule biliaire !"

Est-ce le parallèle avec la galerie d'Anatomie de la bibliothèque de l'Ecole de Médecine voisine, nous ne sommes plus que des écorchés au milieu des écorchés de la vie.

Et Lydie Arickx nous parle de nos origines, du centre de la terre, des monstres sortis des mers, des combats inutiles contre les forces telluriques, de l'éternel retour dans les langes de sa mère comme si un jour il était possible de repasser l'Orifice, revenir dans ses entrailles nourricières.

Comme si le ciel bleu, le soleil, n'étaient que des zones de passage ! Que l'obscur, le sombre, le noir, étaient notre destin. Heureusement, aujourd'hui, il fait grand beau et sorti de ce tombeau, je traverse la Seine et non l'Achéron. J'ai rendez-vous avec Valérie pour aller "danser sa vie"!

Mauresk.

Lydie Arickx Couvent des Cordeliers, rue Racine jusqu’au 24 février 2012.