En présence d’un clown, d’Ingmar Bergman (1997).
« Je coule ! » Exclamation terminale du film, En présence d’un clown, sorti d’abord en téléfilm en 1997, alors qu’Ingmar Bergman a renoncé au cinéma et se consacre au théâtre et à la TV.
De quel naufrage nous parle le grand cinéaste ? Le sien, le nôtre ? Celui du cinéma, de la civilisation ? « Tout est dans tout », pourrait-on dire. Et comme toujours, Ingmar Bergman mêle les histoires et l’Histoire. Il se raconte et nous raconte.
Des histoires individuelles, il y en a donc. Un ingénieur et un universitaire se rencontrent dans la chambre d’un hôpital psychiatrique. Des êtres intelligents mais déjà fous !
Et qui mettent en boîte tout le monde ; l’infirmière poursuivie par la lubricité de l’un, le médecin qui abandonne très vite le terrain…mais aussi nous, prêts à adhérer à leur fantasme de la vie et de leur rapport au monde.
Nous sommes en 1925, mais leur histoire est la nôtre. Ils veulent s’épater et épater le monde. Ils ont le projet de rendre le cinéma parlant, et se lancent dans l’aventure comme on part à la conquête de l’espace.
A leur projet adhèrent les enthousiastes, leurs femmes, des femmes et nous sommes transportés dans un chalet où ils projettent leurs fantasmes. Le film est le moyen qu’ils choisissent pour opérer des détours : draguer, être ou ne pas être.
Le public est là aussi : des notables, des voisins attirés comme des lucioles par ce feu intérieur qui brûle quelque-part. L’aventure tourne court. Le procédé est mis à mal par une technique explosive. Le projecteur s’enflamme et la salle aussi. Mais, pas d’affolement !
Nos aventuriers de l’Humanité ne se découragent pas et reprennent le thème du film au théâtre. Entre temps les acteurs changent mais le scénario reste le même.
De quoi s’agit-il au fait ? De l’histoire de Schubert frappé de maladie vénérienne et qui peu à peu sombre dans la folie.
Je coule oui, « je coule »… Mauresk
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