Que quoi ?
En banlieue vient d’ouvrir une exposition intitulée : « Que quoi ? » _ Titre étrange ! S’il en est !
Quelles circonstances pour telle question ? Naturellement, nous disjonctons !
Quels événements devancent tel énoncé ? Comment répondre à la question ? Ensemble vide ou ensemble plein ?
Ensemble vaste, infini, dit-on ! Qu’un résumé falsifie tout. Réduire l’ensemble aux éléments ?
A la gageure, nous répondons : « quelques éléments ? En quelque-sorte échantillon, sondage, panel ! » Voilà la méthode ! la bonne : résumer ladite idée énoncée par ledit ensemble !
S’impose ici la statistique. Avec son arsenal de ratios : moyenne, écart-type, variance, espérance !
Le mot est lancé : Espérance. De quoi ou « que quoi ? ».
L’échantillon ne doit-il pas être représentatif de la réalité ? Ou n’est-il en réalité représentatif que d’une partie de la réalité ? Une réalité donc subjective, c’est-à-dire fonction du sujet qui propose cet échantillon.
Devant l’amas d’archives quoi ou « que quoi ? » traiter ? Comme l’historien : choisir, éliminer, censurer ou, au contraire mettre en avant, valoriser, énoncer vrai ou faux ( ?) avec force argumentation, problématisation, présentation des faits et logique déductive.
Le subjectivisme l’emporte-t-il toujours sur l’objectivisme ? L’époque, la psychologie, l’histoire, le point de vue… Et voilà notre peinture des mœurs, des normes et des valeurs obligée de repentirs !
Ethno-, anthropo-, ego- centrisme voilà les concepts à la mode. Ils sont choux avec leurs Mots, leurs Archives du Nord, leurs égo-histoires !
« Que quoi ? » appelle, dans ces conditions, une réponse plus simple, plus déterminée…même si la réponse à une telle question n’est pas fermée.
Celui qui y répond, peut mettre tout ce qu’il veut : c’est-à-dire de rien (l’ensemble vide) à l’infini sans craindre la critique.
C’est Lui qui délivre la réponse au « que quoi ? ». Et, personne n’a à y redire !
Mais, que voit-on dans l’exposition : « Que quoi ? » ?
Je ne sais pas s’il faut en dévoiler le contenu. La surprise ne serait-elle pas gâchée par des révélations, des descriptions ! Pourquoi pas non plus des photos ?
Est-on sûr qu’elles donneraient une juste idée du contenant et du contenu ?
Il existe cependant un bémol à toutes ces tergiversations. Il est en fait très difficile de voir l’exposition : « Que quoi ? » …la banlieue…des grilles, des horaires à coucher dehors, des chiens de garde, un loup-garou … Visiblement, il faut montrer patte blanche !
Mauresk
Guillaume Lebelle, « En même temps », Peintures 2008-2010, Galerie Hus, 4 rue Aristide Bruant, 75018 Paris.
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